
Publié le 22 juil. 2020 à 18h59Mis à jour le 22 juil. 2020 à 19h31
« C'est un petit miracle », s'enthousiasme Raphaël Pichon. Organiser en un mois une programmation aussi variée et prometteuse, de Purcell au tango et à l'électro en passant par la mélodie française avec des artistes de tout premier ordre dont, bien sûr, le choeur et l'orchestre Pygmalion, que dirige Raphaël Pichon, relève, il est vrai, de l'exploit. Le résultat est là : durant huit jours, du 23 au 31 juillet, le festival Pulsations et la musique vont investir des lieux inattendus de Bordeaux, ville dont l'opéra accueille l'ensemble en résidence. « Il y a eu un besoin de se projeter, d'avoir envie de remonter sur scène, de prendre son destin en mains, après avoir constaté les dégâts causés par la crise du coronavirus, les festivals annulés, les saisons amputées », explique Raphaël Pichon.
Reconnu pour son travail sur la musique baroque (Bach et Rameau notamment) et classique (Mozart), le jeune chef, alors pris dans un « tourbillon infernal », a bâti une programmation en contactant des musiciens familiers de l'ensemble, avant de solliciter mécènes et fondations « très sensibles à l'idée de réaliser un projet ». De « bonnes volontés », ici une librairie réputée, là une agence spécialisée dans l'événementiel, ont prêté main-forte pour faire tenir debout une affiche digne d'une manifestation conduite depuis des années.
Comme il faut, bien évidemment, se soumettre aux règles sanitaires, le plein air et les grands espaces sont favorisés. Mais il faut aussi oublier les entractes, donc les oeuvres longues et les effectifs trop imposants. La cour Mably, proche du Grand Théâtre, accueille ainsi l'essentiel des concerts classiques. Pygmalion s'y fera entendre dans « Didon et Enée » de Purcell et « La Descente d'Orphée aux Enfers » de Charpentier, deux merveilles spécialement préparées pour le festival Pulsations. La formation proposera aussi un programme autour de Monteverdi, avec, entre autres, la soprano Siobhan Stagg, le ténor Reinoud van Mechelen et la basse Nahuel di Pierro (ce dernier, natif de Buenos Aires, faisant également découvrir des tangos et milongas de son pays d'origine).
Moyen Âge électro
Sabine Devieilhe chantera Mozart et Richard Strauss tandis que Lucile Richardot et son singulier timbre d'alto visiteront Mouliné, Strozzi et Lully. Les amateurs de raretés et d'endroits insolites ne rateront pas les deux concerts « Immersions » dans le Bassin des Lumières, ancienne base sous-marine, plongée dans le répertoire choral romantique et dans le Moyen Âge de Hildegarde von Bingen revisité par l'artiste électro Superpoze.
A ces rendez-vous presque classiques (entre 8 € et 25 €) s'ajoutent des « Concerts itinérants » gratuits (sur réservation) qui permettront de découvrir la musique ancienne ou d'aujourd'hui, des instruments tels le violon baroque, la viole de gambe ou les percussions et de discuter avec les artistes. « L'enjeu de ce festival est de rassembler. Le construire a été une folie, mais une belle folie. J'ai rencontré en un mois plus de monde qu'en six ans de résidence » conclut Raphaël Pichon.
July 22, 2020 at 11:59PM
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Musique : ça pulse à Bordeaux ! - Les Échos
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